Un même tirage peut utiliser deux couleurs: le rouge et le noir par exemple. Il suffit de mettre côte à côte sur le cadre deux bourrelets l’un rouge, l’autre noir avant la manipulation de la raclette. Ainsi dans notre célèbre affiche sur le centième anniversaire de la Commune de Paris (« 1871 : la Commune de Paris et Louise Michel – 1971 : la Nouvelle Société et Madame Soleil ») le beau drapeau rouge planté sur la barricade entre les silhouettes de révoltés fut tantôt rouge, tantôt noir et parfois rouge et noir, magnifique et involontaire symbole des deux composantes de ce mouvement historique

2. Il est même possible d’imprimer des affiches en quadrichromie. Il faut alors faire 2 tirages successifs sur la même feuille, à condition de bien marquer des repères pour une bonne superposition. C’est le cas de notre affiche : « Société nucléaire, société militaire » qui représente un clown qui jongle avec un atome sur fond de centrale nucléaire.

3. Nous avions construit des cadres de séchage des affiches, bordés à gauche de rangées de pinces à linge . Ces cadres pouvaient monter ou descendre du plafond grâce à un système de poulies.

4. La technique de drawing-gum et des bouchons de champagne fut ensuite «modernisée » par l’utilisation des ultraviolets. Voici les nouvelles étapes initiales de cette nouvelle technique :

• Sur un « typon en kodatrace », une feuille de plastique bleutée, achetée en rouleaux chez Tripette, sont reproduits au pinceau avec une sorte de gouache le dessin et le texte de la future affiche.
• Une fine couche de produit photosensible est appliquée sur la toile de nylon dans l’obscurité totale ou à la lumière rouge des photographes. Elle sèche.
• Daniel N. a construit un coffre en bois dans lequel sont alignés 6 tubes néon à rayonnement ultraviolet fermé à sa partie supérieure d’une grande vitre de verre. Ce coffre est placé dans la cave du local de la rue de la Chine.
• Alors, toujours dans l’obscurité, le cadre qui y a été déposé pour le séchage est rempli à l’intérieur par le typon, lui-même bloqué par une planche de bois de la même dimension.
• Les tubes de néon sont allumés pendant X minutes. Le cadre est alors extrait.
• Le dépouillement des mailles de nylon se fait avec le jet d’eau chaude d’une pomme de douche.
• Suivent les opérations de tirage décrites dans le premier article.
• Ce procédé moins artisanal, plus scientifique nous a valu moult échecs dus aux durées d’exposition, au lavage final du cadre ; il exigeait des locaux mieux adaptés et un certain professionnalisme.

Le PSU documentation d’avril mai 1974 détaille toutes ces opérations et les illustre par 2 des affiches de l'atelier sérigraphie du PSU 20e/ "LIP aujourd'hui, grève autogérée, demain..;;» et « Travailleurs immigrés, liberté d'expression»Elles ne sont pas les plus belles au niveau esthétique mais elles sont bien significatives de l'époque!