De 1995 à 2001

Municipales de 1995: 6 arrondissements basculent à gauche ; les 3e, 10e, 11e, 18e, 19e et 20e. Au premier tour les Verts avaient fait des listes autonomes en alliance avec l’Alternative Rouge et Verte et la Convention pour une Alliance Progressiste (CAP), puis fusionné au second tour. Dans notre arrondissement nous avions eu 4 éluEs : Martine Billard, conseillère de Paris, Guy Philippon, Denis Baupin et une camarade de la CAP, conseillers d’arrondissement.

Les conseils de quartier figuraient dans notre programme et aussi dans celui du PS. Donc, tout de suite, une discussion fut engagée sur les modalités de cette mise en place. David Assouline, adjoint en charge de la question, plaida pour un collège de tirés au sort," citoyens lambdas qui porteraient une vision plus proche des habitants" ; nous soutenions cette idée ; le PC demandait que plus de la moitié des conseillers soit désignée par les partis politiques représentés au conseil d’arrondissement qui seuls ont la légitimité du suffrage universel ; nous tenions beaucoup à la présence des associatifs. Finalement notre proposition de 3 collèges de 13 membres chacun dans chacun des 7 quartiers fut validée par le maire Michel Charzat qui trouvait l’idée simple, bien compréhensible.

Nous ne fûmes pas suivis sur l’idée de désigner dans les tirés au sort une part de résidents non communautaires (les résidents de l’union européenne peuvent voter aux élections municipales et européennes, mais pas les étrangers non communautaires, même s’ils résident en France depuis 30 ans) Nos propositions des listes sur lesquelles serait effectué le tirage au sort n'ont pu etre acceptées (CNIL? etc.)

Donc dès octobre 1995, pour la première fois à Paris furent institués peu à peu dans l’arrondissement 7 conseils de quartier avec 3 collèges

  • 13 tirés au sort sur les listes électorales, publiquement.
  • 13 désignés par les partis politiques présents au conseil d’arrondissement, proportionnellement à leur nombre d’élus, donc aussi par la droite.
  • 13 membres d’associations ou personnalités du quartier, nommés par le maire après consultation de sa majorité

Organisation: autres aspects

Le découpage en 7 quartiers fut celui que le PS avait utilisé pour quadriller le terrain dans sa campagne municipale, avec de grandes inégalités numériques d’habitants allant de 15 000 environ pour Amandiers à 40 000 ou 50 000 pour le quartier Gambetta.Certains avaient une véritable identité, d’autre non, comme le quartier baptisé « périphérique » qui s’étendait de la porte des Lilas à la porte de Vincennes, entre le périphérique et les boulevards des Maréchaux. Il fut ensuite supprimé et coupé en plusieurs parties rattachées aux quartiers voisins. Le quartier Gambetta fut également scindé en 2: Gambetta et Pelleport-Télégraphe-Saint Fargeau.

Le maire était président officiel de chaque conseil et la coprésidence assumée par un élu de la majorité (soit 5 PS, 1 PC et 1 Vert) C’est ainsi que je fus coprésident pendant 5 ans du quartier Plaine situé entre la rue d’Avron et le Cours de Vincennes. Je fus l’initiateur de la liste des « invités permanents » qui, lorsqu’ils ou elles se sont fait inscrire peuvent participer à part entière aux travaux des commissions du quartier, recevoir tous les compte-rendus et toutes les invitations. Initiative qui se généralisa peu à peu.

Les participations des habitants oscillaient autour de la centaine d’habitants donc bien plus massive que lors des conseils d’arrondissement. Et différence énorme, ils imposèrent peu à peu leur droit à la parole dans les débats, ce qui est légalement interdit dans les conseils d’arrondissement.

Les réussites furent inégales suivant les quartiers et le rôle des animateurs, avec une faible participation des jeunes ou des étrangers non communautaires. De toutes façons cette démocratie consultative et non délibérative manqua de moyens financiers. En étant très optimiste, elle ne concerna que 7 fois 1000 personnes soir 7000 sur les 182 000 habitants de l’arrondissement. Mais elle a mis dans la réflexion collective, le débat politique sur la vie quotidienne, voire la contestation et l’affirmation de contre pouvoirs un nombre nettement accru de citoyens et mené à bien des projets concrets, sans parler des fêtes de quartier. Pour ma part, je suis fier de la victoire du Conseil Plaine sur l'aaménagement du square Réjane

Fut créé un " Observatoire de la démocratie locale" composée d'universitaires et d'associatifs (ADELS) indépendants qui rédigèrent 3 gros rapports très objectifs.

Et ailleurs ? Bizarre ! Bizarre !



Le 19e fera vite après nous ses conseils de quartier ; le 10e attendra presque la fin de la mandature. Ni le 11e, ni le 18e ne bougeront tant soit peu ! Pas étonnant pour le chevénementiste Georges Sarre ; mais le 18e n’est-il pas l’arrondissement de Vaillant, de Delanoé, de Jospin ? Alors qu’en conclure ?

De 2001 à 2008

Municipales 2001 : Delanoé devient maire de Paris. Les Verts partis en autonome au premier tour ont cette fois 11 éluEs dans l’arrondissement dont 3 conseillerEs de Paris et Denis adjoint au maire de Paris en charge de transports et de la circulation – 4 puis 5 maires adjoints d’arrondissement

Pour les conseils de quartier, conservation des 3 collèges, avec quelques changements :

  • Coprésidents élus par les conseillers de quartier et non plus nommés par le maire (et dans 3 quartiers peu à peu des présidences collectives.
  • 3 résidents étrangers non communautaires parmi les 13 tirés au sort, tirés eux aussi au sort mais sur une liste de candidats volontaires .
  • Davantage de moyens financiers et humains à la disposition des Conseils de quartier leur permettant une plus grande autonomie. Et aussi des réussites comme le parcours de la traverse de Charonne, premier bus de quartier à Paris qui fut dessiné conjointement par les conseils Réunion, Plaine et Saint Blaise ou le référendum imposé par le conseil de Réunion sur l'aménagement de la place de la Réunion
  • Disparition de l'Observatoire de la démocratie pour l'arrondissement sous le prétexte qu'il serait créé au niveau de Paris. Cet observatoire avait été trop objectif pour le maire Michel Charzat et son adjoint David Assouline.

ET maintenant? La nouvelle charte des conseils de quartier sera votée par le conseil d'arrondissement du 12 décembre, après de multiples discussions et de réels divergences. A suivre!