• Dans une rue relativement déserte, je suis abordé par un Américain. Il est pilote et doit repartir l’après-midi à 16 heures. Il veut acheter un cadeau à sa fiancée. Pour le payer il lui faut vendre sa belle montre et il me demande où il peut trouver un bijoutier.
  • Moi: "Il y a en a plein sur le Ponte Vecchio".
  • L’Américain : « Ils ne font pas des achats »
  • Il insiste, il détaille.
  • Je suis en retard et pour me libérer j’arrête le premier passant italien. Le dialogue s’engage et je suis fier de faire l’interprète entre l’italien et l’anglais (mes deux langues du lycée). L’Italien se déclare intéressé par l’achat de la montre. Je vais être libéré. Et là :
  • « Ah non ! Sans vous on ne peut communiquer ! »
  • Alors la tractation s’engage dans la voiture de l’italien: la description du bijou, le prix. L’Italien n’a pas la somme entière sur lui ; il faut qu’il passe chez lui en banlieue et les délais sont réduits avant l’envol de l’Américain. Alors échec et me voilà libéré ?
  • Non, une idée géniale surgit. L’Italien va donner une partie de la somme et « vous, le Français, vous complétez et vous prenez la montre en gage ; L’Italien vous rejoindra pour vous rembourser le complément et prendre la montre ».
  • Me voilà soudain dans l’opération pour la quelle je n’étais que le simple auxiliaire traducteur ! Ils insistent. Je suis en fin de séjour et je n’ai pas beaucoup d’argent. Ils me disent que je ne paierai que le tiers de la valeur et j’aurai la montre en caution. Je finis par accepter. Mais heureusement l’essentiel de mon argent est à l’hôtel et l’Américain m’y amène en voiture. Pendant le trajet il parle sans arrêt comme pour m’empêcher de réfléchir mais je cogite quand même, inquiet. Si je ne récupère pas mon argent il faudra que j’aille au consulat de France. mais où est-il dans Florence ? Je pense qu’il faut que je note bien le numéro de la voiture.
  • Nous voilà devant l’hôtel. Je me place pour lire le numéro de la plaque et je vois bien que le type essaie de s’interposer. Pendant le repas je suis angoissé. Et soudain, coup de téléphone ; on demande Mr. Philippon. C’est l’Americain qui me dit que finalement la somme n’est pas suffisante (je n’avais pas tout à fait la somme envisagée au départ). Il souhaite annuler le marché et venir me rendre l’argent contre la montre. Pour pouvoir rembourser l’Italien il me demande si j’ai noté le numéro de sa voiture.. Que faire ? Il faut décider vite ! Je donne le numéro. Il fait semblant de ne pas avoir compris et me fait répéter. Je répète.
  • Retour à la salle à manger. Ai-je eu raison de montrer que je connaissais le numéro ? Angoisse !Je suis tombé bêtement dans un piège et je n’aurais pu révéler que je connaissais le numéro de la plaque. Mais peu après on m’appelle à nouveau, l’Américain est là qui me rend mon argent. Ouf !
  • En fait l’Américain et l’Italien étaient complices et pourtant c’est moi qui avais arrêté le passant italien ; la tactique était bien organisée !