Texte du discours

  • Au moment d’ouvrir cette séance, donc d’ouvrir une nouvelle période de la vie de nos quartiers beaucoup de sentiments se chevauchent dans mon cœur et ma raison. Mais il en est un qui domine tous les autres. Pour la première fois depuis 30 ans que j’habite l’arrondissement, j’ai le sentiment d’être ici chez moi, dans ma maison. Je m’étais toujours senti invité, toléré, dans les rangs du public, là bas, au fond de la salle, voué au silence, à la passivité, avec mes amis du foyer Bisson ou de la ZAC des Amandiers !
  • Or la Mairie est la cellule de base de notre République. C’est la maison du peuple, construite par lui et pour lui. Il faut que, désormais, chacun et chacune se trouve ici chez lui, qu’il soit riche ou pauvre, travailleur ou chômeur, jeune ou moins jeune, parisien ou breton, arménien ou malien, chinois ou portugais, ashkénaze ou sépharade, maghrébin ou polonais, de gauche, de droite, du centre, d’ailleurs ou de nulle part, athée ou croyant, et de n’importe quelle confession. Il le faut, je le souhaite, nous le souhaitons, nous le voulons ! Je sens qu’i en sera ainsi, n’est ce pas amis !
  • Un deuxième sentiment est un mélange subtil d’allégresse lucide, de curiosité quasi scientifique, de dynamisme tranquille, devant la naissance d’un souffle démocratique, d’un nouvel élan collectif. La liste Paris s’éveille parlait d’oxygéner le 20e ; ce thème ne pouvait que réjouir les narines des membres de la liste Paris Ecologie Solidarité Citoyenneté dont j’ai fait partie. Les propositions portées dans le contrat commun des 2 listes qui ont fusionné au second tour concernent bien évidemment l’environnement : l’arrêt des ZAC, la lutte contre les pollutions, la mise en place d’un réseau vert réservé aux piétons et aux cyclistes, bien d’autres projets encore !
  • Donc il s’agit bien de travailler pour que, demain, toutes et tous, nous respirions mieux dans le quartier, au sens physiologique du terme ; mais aussi, au sens figuré du terme, au sens général du terme, par une respiration démocratique, par la participation de toutes et tous dans les conseils de quartier par exemple
  • L’air pur, au sens symbolique du terme, c’est aussi la transparence dans les prises de décision, dans la gestion ; c’est le contrôle régulier, le pluralisme de l’expression des idées, la convivialité. Sans vouloir provoquer une polémique inutile, il semble bien que la défaite des éluEs d’hier soit due pour une bonne part à l’opacité dans la gestion, dans l’attribution des HLM, mais aussi dans le centralisme forcené qui donne au Maire de Paris et à quelques adjoints la totalité des pouvoirs fondamentaux, en particulier celui que donne la maîtrise de l’argent !
  • Le troisième sentiment qui flotte en moi est celui d’une petite appréhension devant l’ampleur et la difficulté des tâches qui nous attendent, nous les élus ! Difficulté accrue par le fait que le nouveau Maire de Pris, ce bon Monsieur Tibéri, ne va pas se priver de tendre tous les pièges, chausse-trappe, traquenards possibles et imaginables aux élus des 6 arrondissements qui lui ont infligé un camouflet !
  • Le budget d’un arrondissement est faible, quasi-ridicule !
  • Or l’attente des habitants et habitantes est immense, multiforme. Elle couvre tous les domaines, de la propreté des trottoirs aux questions du chômage, du plus politique au plus personnel.
  • Amis de la nouvelle majorité, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas décevoir. Nous aurons à écouter, à écouter encore et toujours, à comprendre ce qui est dit et ce qui est derrière les mots, au plus profond.. Nous aurons à proposer, à être présents dans les luttes quotidiennes, à tenir nos engagements.
  • Nous devons nous fixer comme règle de dire partout et toujours la vérité, même lorsqu’elle est difficile à faire accepter. En particulier, nous devons dire aujourd’hui que les élus, même animés de la plus grande énergie, ne pourront pas réaliser toutes leurs promesses s’ils ne sont pas liés étroitement à la population et à ses luttes
  • Pour terminer, je voudrais souligner que nous avons sans doute gagné par la richesse et la clarté de nos propositions, mais aussi parce que nous avons su porter l’espoir et le rêve. Nous aurons à réussir une difficile et constante synthèse entre le rêve et le réel, entre l’utopie et le concret, entre la gestion quotidienne et la vision à long terme, entre les problèmes sociaux, écologiques, humains, culturels, de l’arrondissement, de la France voire de la planète !
  • C’est le souhait que je forme pour l’arrondissement. Le soleil se lève à l’Est ! Que Paris s’éveille donc en commençant par l’Est !