• 1905 : Naissance de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), ancêtre du PS actuel. Son journal est l’Humanité et Jaurès, tué en 1914, sera l'un de ses grands leaders. Elle rassemble des blanquistes, des guesdistes et des réformistes.
  • 1914 : Jean Jaurès, le pacifiste passionné est assassiné et les socialistes français renoncent au pacifisme et participent à l’union sacrée et à la guerre. Pouvons- nous affirmer que nous aurions résisté à « l’enthousiasme populaire » qui croyait à une victoire rapide ?
  • 1920 : Au congrès de Tours, une scission se produit à cause des 21 conditions exigées par les bolcheviks soviétiques dont l’adhésion à l’Internationale communiste. La majorité des délégués fonde le PC (Parti Communiste) et la SFIO subsistera jusqu’en 1969, date de naissance du PS actuel. Entre les 2 partis nés de la scission de Tours, les rapports de forces et les rapports politiques connaîtront bien des péripéties. Entre stalinisme naissant et réformisme socialiste qu’aurions-nous fait car l’écologie n’était pas encore née?
  • 1936 : Victoire du Front populaire, alliance des socialistes, des communistes et des radicaux socialistes. Le PC soutient le gouvernement de Léon Blum sans y participer. Création des congés payés, de la semaine de 40 h au lieu de 48, création de la SNCF, etc. Dans la guerre civile espagnole, ce gouvernement adopte « la non-intervention » (pour ne pas se dissocier du Royaume-Uni). Il n’envoie pas d’armes aux Républicains pour lutter contre Franco, alors que Hitler envoie l’escadrille Condor bombarder Guernica, préparant ainsi la Seconde Guerre mondiale. Des « brigades internationales » participent aux combats aux côtés des Républicains. André Malraux en fait partie.
  • Nous avons du mai à imaginer l’allégresse des ouvriers français qui, pour la première fois, partaient en vacances sur les plages, ni l’importance de cette première unité laborieuse entre socialistes-et communistes pour les jeunes générations de l’époque.
  • 1940 : Le 10 juillet, vote des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain, Vote intéressant à analyser. 27 parlementaires sont en route sur le Massilia vers Casablanca pour poursuivre la lutte contre les nazis. De plus les 61 parlementaires communistes sont alors déchus de leur mandat, car le parti communiste français a été dissout par Edouard Daladier en septembre 1939 à cause de son soutien au pacte germano-soviétique, entre Hitler et Staline. Ils sont donc absents.
  • Sur les 649 suffrages exprimés des parlementaires présents (députés élus en 1936 ou sénateurs), on compte 569 votes OUI, 20 abstentions,80 votes NON seulement, dont 26 pour les parlementaires de la SFIO. Plus « étonnant », 79 parlementaires SFIO votent OUI ; ils seront sanctionnés à la Libération.
  • 1940-1945 : participation de socialistes à la Résistance, dans d’autres réseaux que les FTP à dominante communiste. Plusieurs deviendront « célèbres », dont Alain Savary qui sera l’un des fondateurs du PSU et deviendra ministre de l’Education nationale en 1981
  • 1944-1946 : Participation de la SFIO aux deux premiers gouvernements du général de Gaulle, avec le MRP (démocrates chrétiens) et les communistes. Bilan très sommaire de cette période : les nationalisations (banques, Renault, etc.), la sécurité sociale, le vote des femmes.
  • 1947- années 1960 ? « Guerre froide » terrible entre les États-Unis et l'Union soviétique de Staline ; le PS est alors totalement dans le camp atlantique (il y restera jusqu’à une période très récente). Il fait alors pratiquement toutes ses alliances électorales, voire gouvernementales, avec le centre; l’opposition vient à la fois des communistes et des gaullistes qui ont en commun le refus de l’atlantisme. C’est entre autres la période de la première guerre d’Indochine, entre la France et les Viets, celle de la défaite de Dien Bien Phu qui entraîne l’arrivée au pouvoir de Pierre Mendès France.
  • Juin 1954-février 1955 : gouvernement de Mendés France, avec des ministres plus « techniques » que politiques sauf Edgar Faure (Radical socialiste) et Mitterrand (alors membre de la petite UDSR : Union Démocratique et Socialiste de la Résistance), soutenu par les socialistes. Dans sa déclaration d’investiture Mendés promet d’obtenir la paix en 30 jours ; il mettra 2 jours de plus ! Promesse tenue ! Son gouvernement signe donc le traité de Genève qui met fin à la première guerre d’Indochine, prépare l’autonomie de la Tunisie et du Maroc, fait voter, par peur de l’Allemagne, le rejet de la Communauté Européenne de Défense (CED), ce qui le coupe des chrétiens démocrates très européens et entraîne sa chute.
  • J’ai été enthousiasmé par le souffle novateur et démocratique du gouvernement Mendés qui expliquait aux Français, chaque semaine, dans des causeries radiophoniques sa politique, par sa suppression du privilège des « bouilleurs de cru » pour lutter contre l’alcoolisme (dans la plupart des villages des alambics venaient distiller le jus des pommes ou poires des paysans ayant ce privilège ; l’odeur épouvantable reste dans ma mémoire comme la madeleine pour Proust). Pour aider les paysans à écouler leurs surplus et pour des questions de santé publique il avait organisé une distribution quotidienne dans les écoles d’un verre de lait …mais en 7 mois il n’a pas eu le temps de moderniser l’économie comme il voulait le faire. Mendés France, ne voulant plus cautionner la politique scandaleuse du socialiste Guy Mollet démissionna du gouvernement Mollet et, en 1960, participa à la fondation du Parti Socialiste Unifié et fut même député du PSU à Grenoble. Il quitta le PSU en 1968 ; il a bien sa place dans ces textes